Autobus électriques dans les villes canadiennes : des doutes sur la « solution idéale » | actualités auto | automotive24.center

Autobus électriques en ville : pourquoi le Canada commence à douter de la « solution parfaite »

L’idée semble séduisante : des autobus électriques, silence dans les rues, air plus propre et transport public moderne et durable

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C’est exactement ainsi que le projet a été présenté à la population ces dernières années. Le Canada a fortement poussé la conversion du transport en commun vers l’électrique — aujourd’hui, une part croissante de la flotte urbaine est déjà électrique, particulièrement dans les grandes métropoles, avec des objectifs ambitieux d’éliminer complètement le diesel au cours des prochaines années. Mais en pratique, les choses se sont révélées beaucoup plus complexes.

Le problème dont on n’a pas parlé ouvertement

Commençons par un fait simple longtemps ignoré : les autobus électriques sont nettement plus lourds que les modèles conventionnels. Un autobus urbain diesel pèse en moyenne entre 12 et 14 tonnes, alors qu’un électrique peut facilement atteindre 18 à 20 tonnes. La différence est considérable et exerce une charge réelle sur les routes et les infrastructures environnantes.

Beaucoup de villes n’étaient pas prêtes. L’asphalte, la fondation des chaussées et les vieux bâtiments le long des parcours ont été conçus pour des charges bien moindres.

Des vibrations au lieu du silence

Paradoxalement, au lieu du « calme et tranquillité » attendu, les résidents de plusieurs quartiers ont commencé à se plaindre de vibrations constantes. L’effet est particulièrement marqué sur les dos-d’âne ou les irrégularités de la chaussée.

Le lourd bloc de batteries crée des chocs qui se transmettent dans le sol et les bâtiments voisins. La sensation rappelle celle de vivre près d’une ligne de tramway, mais sans rails. Et contrairement aux véhicules plus légers, ces autobus accélèrent l’usure du revêtement routier.

Villes où le problème est devenu évident

On observe des cas clairs dans des secteurs de Montréal et Toronto, où les résidents ont signalé une augmentation des vibrations et une détérioration plus rapide des rues. Sur certains corridors, le remplacement temporaire des électriques par des modèles diesel plus légers pour des raisons d’entretien a fait sensiblement diminuer les vibrations ; à leur retour, le problème est réapparu.

Des études sur des lignes à Vancouver et Québec ont indiqué que ces autobus perturbent le repos nocturne des habitants — une question sensible dans des zones urbaines denses.

La réaction des autorités — et les questions qu’elle soulève

Dans certaines villes, les autorités ont minimisé le problème en affirmant que les véhicules deviennent globalement plus lourds et qu’il n’y a rien d’exceptionnel. Cela semble logique en théorie, mais en réalité, cela paraît éluder la responsabilité.

Oui, les voitures particulières gagnent progressivement du poids. Mais elles n’ajoutent pas des tonnes du jour au lendemain. Avec les autobus, c’est exactement ce qui s’est produit : par décision administrative, et non par évolution naturelle de la technologie.

La conclusion qui s’impose

Le problème ne réside pas dans la traction électrique en soi. Elle peut être une excellente solution là où elle convient vraiment. Le problème vient de l’approche dogmatique : « électrique égale toujours mieux, peu importe le contexte ».

Les expériences dans les villes canadiennes montrent clairement que, en ignorant les effets secondaires et les conditions réelles d’exploitation, on risque de créer de nouveaux problèmes à la place des anciens. Parfois, le plus sage est de faire une pause, reconnaître les erreurs et ajuster la trajectoire. La question est de savoir si les décideurs sont prêts à le faire — ou s’ils continueront à prétendre que tout va bien.