
En Australie, on vient d’inventer une nouvelle façon de recharger les véhicules électriques qui ressemble plus à une installation d’art contemporain qu’à une solution d’avenir.
Pourquoi recharger un VE en ville, c’est encore l’enfer
Tous les proprios de VE à Montréal, Toronto, Québec ou Ottawa le savent : le plus gros casse-tête, ce n’est pas l’autonomie, c’est « où je branche ça ? ». La majorité des Canadiens vivent en condo ou en appartement. La voiture dort dans la rue ou dans un stationnement extérieur, et faire descendre une rallonge du 8ᵉ étage jusqu’au trottoir ? C’est interdit, dangereux et ça finit souvent avec une lettre du syndic.
En Europe, les photos de câbles qui pendent des balcons sont déjà devenues des mèmes. Ici aussi, on commence à en voir sur Facebook Marketplace et dans les groupes de proprios de Tesla Québec… et tout le monde se pose la même question : c’est ça, le futur ?
Le génie australien (ou la folie douce)
Dans le quartier Merri-bek à Melbourne, la municipalité a lancé un projet pilote complètement délirant : 20 résidents ont le droit d’installer des poteaux rétractables de 2,5 mètres sur le trottoir. Le câble de recharge se clipse en haut et reste suspendu au-dessus de la tête des piétons. Plus personne ne trébuche, la rue reste « accessible »… et on dirait une forêt de lampadaires steampunk.
Sur le papier, c’est astucieux. En vrai ? Imaginez votre rue tranquille transformée en décor de film de science-fiction low-budget.
Qu’en pensent les voisins ?
La ville jure qu’il n’y a pas de places réservées et que c’est toujours plus sécuritaire que de laisser traîner un câble par terre (ce qui est interdit de toute façon). Les réactions oscillent entre « enfin une solution ! » et « sérieusement, je vais juste garder mon RAV4 hybride ».
Un commentaire résume tout : « Ou bien je continue à faire le plein en 4 minutes chez Petro-Canada au lieu de jouer à Spider-Man avec mon câble tous les soirs. » Difficile de lui donner tort.
Combien ça coûte, ce cirque ?
Aucun prix officiel pour l’instant, mais des systèmes similaires testés en Europe et aux États-Unis tournent entre 3 000 $ et 6 000 $ CAD par poteau installé (permis municipaux inclus). Quand on sait qu’un Hyundai Ioniq 5 neuf coûte entre 58 000 $ et 72 000 $ CAD selon la version au Canada, ça fait cher la prise de courant.
Prix approximatif sur le marché canadien pour un poteau de recharge aérien similaire : 4 000 $ à 7 500 $ CAD par installation, selon la municipalité et les normes Hydro-Québec ou Hydro One.
En résumé
Chapeau aux Australiens pour l’imagination et la rapidité d’exécution. Mais soyons honnêtes : c’est un pansement sur une fracture ouverte. Les véhicules électriques se vendent de plus en plus au Québec et en Ontario, mais l’infrastructure de recharge en rue ou en condo reste dramatiquement insuffisante. Tant qu’on n’aura pas de vraies bornes publiques partout (ou des lampadaires qui chargent), on continuera à voir des solutions aussi créatives… qu’hilarantes. Le futur vert ? Oui, mais pour l’instant il passe par des câbles qui dansent dans le vent à 2,5 mètres du sol.