
Le paradoxe du « zéro émission » qui cache une menace
À première vue, les véhicules électriques semblent la solution miracle contre la pollution : pas de tuyau d’échappement, pas de problème. Pourtant, le vrai danger ne sort pas par l’échappement… il vient des freins et des pneus. À cause des batteries lourdes, un VE pèse souvent 300 à 600 kg de plus qu’une voiture thermique équivalente. Résultat : plus de force nécessaire pour freiner ou ralentir, donc plus de particules microscopiques libérées dans l’air qu’on respire tous les jours, surtout en ville et sur l’autoroute 20 ou la 40.
D’où viennent ces particules toxiques ?
Les chercheurs de Southampton ont classé les plaquettes de frein en quatre catégories : faiblement métalliques, semi-métalliques, organiques (NAO) et céramiques. Surprise : ce sont justement les plaquettes organiques et céramiques – les plus courantes sur les Tesla, Kia EV6, Mustang Mach-E et autres – qui émettent le plus de fibres de cuivre toxiques. Ces particules de moins de 2,5 micromètres (PM2.5) sont directement liées à un risque accru de cancer du poumon, d’asthme et de maladies respiratoires chroniques, un enjeu majeur dans le Grand Montréal et la vallée du Saint-Laurent.
Et le diesel, alors ?
Incroyable mais vrai : dans certaines conditions urbaines, un véhicule diesel récent peut émettre moins de particules non-échappement qu’un VE lourd, simplement parce qu’il est plus léger et que ses freins mécaniques travaillent moins grâce au freinage moteur. Ça ne rend pas le diesel « propre », mais ça montre que remplacer massivement les véhicules thermiques par des VE de 2,5 tonnes pourrait déplacer le problème de pollution plutôt que le résoudre.
- Les véhicules électriques ne sont PAS 100 % sans émission si on compte freins et pneus ;
- L’usure génère des particules toxiques qu’on inhale quotidiennement ;
- La transition électrique exige d’urgence de nouveaux matériaux et normes plus sévères.
Cette étude est un électrochoc nécessaire. Les VE restent la meilleure arme contre le CO₂ et le smog classique, mais ignorer les particules issues des freins et des pneus serait une grave erreur. La bonne nouvelle ? Les fabricants travaillent déjà sur des plaquettes basse émission et des pneus écologiques pour que, très bientôt, rouler électrique soit vraiment propre… jusque dans l’air qu’on respire.