Véhicules électriques vs moteurs thermiques : une seule équipe ou un vrai conflit ? | Actualités auto – automotive24.center

Les voitures électriques et thermiques sont-elles vraiment dans la même équipe… juste avec des outils différents ?

Quand on enlève les lunettes roses, le tableau apparaît beaucoup moins harmonieux

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L’idée est séduisante : il n’y a pas de véritable affrontement, juste des ingénieurs qui travaillent sur des batteries pour les uns, sur l’essence et le diesel pour les autres, mais tous passionnés par l’automobile et tournés vers un avenir meilleur. On aimerait y croire.

Le monde est devenu trop manichéen

Il n’y a pas si longtemps, on pouvait débattre calmement des voitures : certains préféraient les moteurs turbo, d’autres les atmosphériques, certains le diesel – et personne n’était traité d’ennemi pour ça. Aujourd’hui, il suffit de remettre en question le « seul chemin vertueux » pour être aussitôt rangé de l’autre côté de la barricade. Même si vous n’êtes pas contre les véhicules électriques en soi, mais que vous pensez simplement que le choix doit rester un choix.

La logique du « qui n’est pas avec nous est contre nous » fonctionne à merveille. Les arguments ne comptent plus ; seul importe le camp dans lequel on vous a classé.

Pourquoi le conflit est bien réel

L’affirmation selon laquelle les développeurs de VE et les ingénieurs des véhicules classiques « vont dans la même direction » sonne conciliant, mais elle oublie un point crucial : les règles du jeu ne sont pas les mêmes. En pratique, un camp :

  • bénéficie de subventions gouvernementales et d’avantages fiscaux ;
  • est présenté comme moralement supérieur ;
  • reçoit le soutien des autorités réglementaires et des médias.

L’autre camp fait face à des restrictions, des menaces d’interdiction et une pression constante. On ne parle plus de technologie, mais d’une asymétrie évidente. Quand l’un est récompensé quel que soit le résultat et l’autre puni simplement pour avoir osé discuter, il ne peut y avoir d’égalité.

Les moyens comptent autant que la fin

On peut parler autant qu’on veut d’un avenir radieux et d’écologie, mais dans la vraie vie, le chemin pour y arriver est aussi important que la destination. Quand le progrès est imposé par voie administrative, par des interdictions et des étiquettes, il provoque inévitablement de la résistance.

L’une des analogies les plus justes est celle de la guerre : les deux camps peuvent vouloir la paix, mais cela n’efface pas l’existence du conflit. Tant qu’un camp est systématiquement privé de ressources et de parole, parler d’« enthousiasme partagé » relève de la naïveté.

Les voitures ne sont qu’une partie d’un problème plus large

L’histoire des véhicules électriques reflète une tendance générale. Toute critique est perçue comme du sabotage, tout doute comme de l’hérésie. Peu importe que les prédictions des sceptiques se réalisent avec le temps : l’infrastructure prend du retard, le marché est faussé et le consommateur vote avec son portefeuille différemment de ce que les décideurs politiques avaient prévu.

Pour moi, le monde automobile a toujours tiré sa force de sa diversité. Les véhicules électriques peuvent être une excellente solution pour certains usages et certaines personnes, mais en faire la seule vérité acceptable mène droit dans une impasse.

Alors, « nous contre eux » ou pas ?

En théorie, non. En pratique, oui – tant que les règles sont délibérément inclinées d’un côté. On ne peut pas parler sincèrement d’une seule équipe quand certains sont poussés en avant et d’autres jetés par-dessus bord. Une vraie réconciliation ne sera possible que lorsqu’on reconnaîtra une vérité simple : il n’existe pas de solution universelle pour tout le monde, et le progrès ne doit pas se construire sur la suppression des alternatives.

Tant que cela n’arrivera pas, dire que « nous travaillons tous simplement avec des matériaux différents » restera une belle phrase… tout aussi déconnectée de la réalité.